mercredi 24 janvier 2007

Scènes de la vie hospitalière

Certains (certaines) vous diraient que c'est dans ma nature, mais ce soir j'ai envie de râler (plus que d'habitude). Là où ce n'est pas mon habitude c'est que j'ai envie de râler contre les hôpitaux, ou plutôt contre un hôpital, celui ou est mon père en ce moment. Et même pas contre l'hôpital en général, mais contre ce service là en particulier (parce que les autres, en dehors de la maternité et de la pédiatrie, on en a fait le tour depuis 3 mois et jusqu'à présent on a pas eu à se plaindre..).

Peut être que les soins sont très bien, peut être qu'il est dans le top 50 des hôpitaux pour les infections nosocomiales, peut-être, peut-être... Mais pour l'accueil des familles, ils sont archinuls, mais alors archinuls !

Arrivée à 14h30 dans le service de soins intensifs de cardio où est hospitalisé mon père. Nous avons rendez vous avec le médecin, Maman et moi.
Nous sommes près du comptoir où se tiennent les infirmières. L'une d'entre elles a les yeux fixés devant un écran ; une alarme sonne. Elle ne lève pas les yeux. Elle tripote les touches de l'écran. Ca n'a pas l'air urgent, elle n'appelle pas le médecin. Nous sommes à 1,5 m d'elle. Deux aides soignantes passent en poussant leur chariot. Personne ne s'occupe de nous. Maman en interpelle une : "SVP, nous avons rendez vous avec le Dr X, où devons nous attendre ? ". "Je ne sais pas, vous avez demandé aux infirmières, là ?" Maman s'énerve un peu : "Encore faudrait il qu'elles nous regardent !" "une deuxième infirmière est arrivée au comptoir entre temps. On dirait qu'elle fait exprès de regarder ses chaussures, ou les écrans, ou le stylo qu'elle a dans la main, et encore ses chaussures, sa collègue. Pas une seule fois elle ne lève la tête pour nous regarder. Nous sommes à 1m d'elle ! Nous n'existons pas. Il faut que j'intervienne d'une voix un peu forte pour qu'enfin elle lève la tête.

Un peu plus tard, nous sommes avec les médecins, le senior et l'interne. Ils n'ont pas de bonnes nouvelles à nous annoncer. Ils ont des mines compassées, comme à un enterrement. Ca ne les empêchera pas de nous les annoncer debout, devant l'entrée du service, là ou passent 10 personnes à la minute. Maman, qui a 76 ans est debout pour écouter tout ça...

Je me présente. Je dis que je suis la femme de Mon Toubib. Qu'il a appelé, hier et avant hier pour avoir des nouvelles. L'interne ne se souvient même pas qu'il lui a parlé. Ah bon ? Peut être... D'ailleurs, il devait rappeler, il ne l'a jamais fait. Il est beau gosse. Il fera un bon cardiologue de ville sûrement !

Encore un peu plus tard, dans la chambre de papa. La seringue électrique bipe. Ca coince quelque part probablement. L'infirmière entre, elle dit juste bonjour. Parle un peu à Papa, lui demande si ça va. Pas un mot pour Maman. Maman s'inquiète. Elle demande si on fait des massages à Papa pour pas qu'il attrape des escarres là où il n'en a pas encore. La réponse est brève : "oui" et l'infirmière sort.

Bel endroit pour une fin de vie !

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