Notre rapport à la nourriture...

Je viens de passer un grand moment à méditer sur le blog de Grobelix...Ce message posté hier en réponse à un commentaire de Marsalia et qui a appelé d'autres commentaires, en particulier d'Isabelle et de Lily sur le même thème, notre rapport à la nourriture et les raisons qui profondément nous conduisent à grossir. Et qui sont toutes les mêmes, pour nous toutes.. Sur les raisons aussi qui font qu'un jour on arrête et décide de vivre. Allez les lire, si vous ne l'avez pas encore fait, je vous le recommande.

De mon côté, je vais également mettre mon petit grain de sel et vous livrer le résultat de mes cogitations de régimeuse....

Pourquoi j'ai grossi... D'abord parce que j'aime bien manger, que j'ai un solide appétit jamais rassasié et que manger, des bonnes choses bien sûr, me procure énormément de plaisir. Je continuerai à revendiquer ce droit d'avoir grossi pour le plaisir de manger. Bien sûr, la nourriture est aussi pour moi le moyen de compenser mes problèmes, de les oublier... Un souci ? un carré de chocolat. Un souci ? une belle tranche de pain de campagne avec un morceau de fromage. Un souci ? un paquet de chips ou 15 rondelles de saucisson. A chaque fois, l'aliment procure un plaisir le temps d'être mangé et écarte le souci pour quelques instants... Mais si je prends du recul, je ne peux pas dire que les soucis représentent la majeure part des 45 kilos que j'ai pris depuis que j'avais 20 ans. Beaucoup sont arrivés là par négligence.. je me suis négligée moi même. Ce sont les derniers qui sont arrivés à cause des soucis. Soucis étant un terme générique servant à cacher beaucoup de choses : stress professionnel, responsabilité d'adulte face aux engagements pris par rapport au couple, aux enfants, préoccupations financières (plus que soucis), difficultés familiales et j'en passe. Les derniers se sont aussi auto-entretenus .. Plus on est gros, moins on s'aime et plus on mange pour se consoler d'être gros, et plus on grossit etc...Cercle vicieux qu'il faudra bien casser un jour...

Et maintenant pourquoi maigrir ? Parce qu'arrivé à un certain stade, ce n'est même plus une question d'esthétique, c'est une question de survie... une question de confort voire même une question de vie ou de mort ! Obésité, hypertension artérielle, diabète, insuffisance rénale, artérite, problèmes neurologiques, problèmes de vue, risques cardiaques, problèmes articulaires de genoux, de hanches, de pieds, essouflement, etc... J'ai devant les yeux en permanence l'image de mon père qui est en train de mourir d'avoir été gros toute sa vie, et je vous assure que sa mort n'est pas vraiment paisible. Alors, arrivée à mon âge, il faut réagir pendant qu'il est (je l'espère) encore temps..
Bien sûr, il y a aussi l'esthétique. Quand c'est trop ! c'est trop !! Dépassé un certain stade, là aussi, il faut agir !

Alors, je crois qu'il y aura forcément plusieurs étapes dans mon amincissement. D'abord il y a des objectifs de perte de poids. De manière impérative, il faut en passer par ces étapes, pour écarter les risques pour la santé. Pas question de se sentir bien avant d'avoir suffisement perdu, avant d'avoir écarté pour quelques années le risque de diabète par exemple (et j'espère qu'il n'est pas déjà trop tard !). Alors pendant cette période, même si la réeducation alimentaire est permanente et commence dès la première journée, elle n'est pas non plus fondamentale à ce stade. Il faut tenir bon, ne pas lâcher prise, ne pas croire qu'on est déjà arrivé au prétexte qu'on a perdu quelques kilos. ici la réeducation alimentaire n'est qu'un outil pour avancer plus facilement.
Une fois ce stade là dépassé et qu'il n'y a plus de danger pour notre vie, alors là seulement on peut envisager de se détacher de l'objectif perte de poids. On peut aussi envisager plus sereinement de se construire un nouveau rapport à la nourriture. Pour le moment, je n'arrive pas encore à imaginer que ce soit possible. Ma vie n'est encore faite que de luttes : lutte contre la faim, lutte contre mes envies, lutte contre les envies des autres, lutte contre ce fatalisme qui nous pousse à tout laisser tomber...